La richesse biologique : un trésor précieux à protéger

La richesse biologique, ou biodiversité, cette mosaïque vivante où s’entremêlent êtres et écosystèmes, est un trésor inestimable qui soutient notre existence même. Elle nous offre l'air que nous respirons, l'eau que nous buvons, et la nourriture qui nous nourrit. Elle régule le climat, protège les sols et assure la pollinisation des cultures. Fondement de notre économie, elle alimente des secteurs vitaux tels que l'agriculture, le tourisme et la médecine...

Célébrée chaque année le 22 mai, la Journée internationale de la diversité biologique nous rappelle l'importance cruciale de préserver la richesse de la vie sur Terre. Le thème de cette année, "Contribuez au Plan", est une invitation à réfléchir aux actions que chacun peut entreprendre pour sauvegarder cette richesse exceptionnelle. Il est aujourd’hui primordial de s’unir et de s’engager activement pour protéger les écosystèmes, promouvoir la biodiversité, et construire ainsi un avenir durable pour la planète. 

La déforestation, la pollution et la surpêche, ne sont que quelques exemples des activités humaines qui fragilisent notre planète. Elles ont atteint un niveau tel qu’elles menacent gravement la biodiversité et dégradent les habitats à un rythme alarmant, risquant de provoquer la sixième grande extinction de masse. De plus, les effets du changement climatique exacerbent l’épuisement des ressources naturelles et la dégradation des services écosystémiques, rendant encore plus urgent et nécessaire d’agir dès maintenant afin de protéger la richesse biologique et d’éviter de compromettre gravement et durablement l'avenir de notre espèce et de la vie sur notre planète.
Mais tout n'est pas que sombre. Car, malgré cette situation préoccupante, l'espoir est toujours présent et il n'est pas encore trop tard pour renverser la tendance. Des mesures concrètes ont été entreprises à tous les niveaux pour enrayer le déclin de la biodiversité et préserver ce trésor inestimable.

En effet, au niveau international, la Convention des Nations Unies sur la Diversité Biologique (CDB), adoptée en 1992, vise à conserver la richesse biologique, à encourager l'utilisation durable de ses composantes et à répartir justement et équitablement les avantages découlant de l'utilisation des ressources génétiques. De plus, des Objectifs de Développement Durable (ODD), ont été adoptés par les Nations Unies en 2015, notamment l'objectif 15 qui vise à "protéger, restaurer et promouvoir l'utilisation durable des écosystèmes terrestres, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, stopper et inverser la dégradation des sols et enrayer la perte de biodiversité." . Il ne faut pas non plus oublier l'Accord de Paris sur le changement climatique, adopté également en 2015, qui reconnaît l'importance de la préservation de la richesse biologique dans la lutte contre le changement climatique et qui encourage la prise en compte de la biodiversité dans les plans d'action nationaux.

Au niveau national et local, des efforts viennent compléter et mettre en œuvre les initiatives internationales à travers des politiques et des actions concrètes mises en place pour protéger les habitats naturels, les espèces menacées et promouvoir des pratiques durables. De plus en plus de zones de conservation et de sanctuaires ont été créés afin de protéger les habitats naturels ainsi que les espèces qui y vivent.  Également, des lois pour renforcer la lutte contre le braconnage à l’intérieur ainsi qu’à l’extérieur de ces espaces ont été mis en place. Une multitude de mesures pour réduire la pollution de l'air, de l'eau et des sols ont été adoptés, contribuant ainsi à la restauration des habitats naturels dégradés.  Par ailleurs, les pratiques respectueuses de l'environnement, telles que l'agriculture et la pêche durables sont encouragés, afin de continuer à jouir des ressources naturelles tout en évitant leur surexploitation. 

Il convient aussi de mentionner les mécanismes de financement qui permettent la concrétisation de ces efforts. Ainsi, le Fonds pour l'Environnement Mondial (GEF), créé en 1991, soutient des initiatives de conservation de la richesse biologique. Il a aussi mis en place le Fonds du Cadre Mondial pour la Biodiversité (FCMB) (Global Biodiversity Framework Fund – GBFF) pour aider les pays à atteindre les objectifs du Cadre Mondial pour la Biodiversité de Kunming-Montréal. Le FCMB a été ratifié par 186 pays et lancé lors de la septième assemblée du GEF à Vancouver, au Canada, en août 2023, et des pays tels que le Brésil, le Gabon, ou encore le Mexique, figurent parmi ses premiers bénéficiaires. 

Les organisations internationales et régionales jouent un rôle essentiel dans la préservation de la biodiversité en soutenant les acteurs nationaux et locaux. Un exemple notable est l'Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS), une organisation à vocation africaine qui œuvre depuis plus de trente ans pour préserver la richesse biologique et le patrimoine humain en Afrique. Conscient de l'importance cruciale de la biodiversité, l'OSS a intégré cette priorité dans sa stratégie 2030, en lui accordant une attention particulière dans toutes ses activités. Pour concrétiser cette vision, l'OSS a créé le Département Terre et Biodiversité, entièrement dédié à la protection et à la conservation de la biodiversité. À cette fin, l'OSS est pionnier dans la mise en place de réseaux pour l'échange d'informations et de données, contribuant ainsi à la comptabilité écosystémique du capital naturel en soutien à la diversité biologique en Afrique. 

En conclusion, en cette Journée internationale de la diversité biologique, il est impératif de nous engager tous à contribuer à protéger ce trésor précieux. N'oublions pas que chaque geste compte, si petit soit-il, et que c’est ensemble, seulement ensemble, que nous pourrons « contribuer au plan » de la préservation de la biodiversité et construire un avenir durable pour la planète et pour tous ses habitants.