L’eau globale : réécrire les règles du jeu hydrique en Afrique, Tunis, 24 avril 2025
L’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) a organisé ce jeudi 24 avril 2025, une…
L’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) a organisé ce jeudi 24 avril 2025, une table ronde de haut niveau sur le thème « L’eau globale et les nouveaux paradigmes en Afrique », réunissant à Tunis des ministres, décideurs politiques, chercheurs, des représentants d’organisations internationales et régionales, ainsi que de la société civile. Cette rencontre a initié un dialogue stratégique autour des enjeux émergents et des leviers d’action pour une gestion durable et concertée de l’eau en Afrique.
La cérémonie d’ouverture, modérée par Mme Nadia Khammari, experte en communication institutionnelle, a été introduite par M. Nabil Hamada, représentant le Secrétaire exécutif de l’OSS, M. Nabil Ben Khatra qui a rejoint les travaux par la suite, saisissant l’occasion pour présenter personnellement le nouveau livre de l’OSS intitulé : « L’Eau Globale en Afrique : Transformer les défis en opportunités ».
Dans son allocution, M. Ben Khatra a insisté sur la nécessité urgente de repenser la gouvernance de l’eau à l’échelle du continent. Il a souligné que l’eau constitue aujourd’hui un enjeu systémique, marqué par de fortes interconnexions avec les dynamiques économiques, climatiques et géopolitiques. Selon lui, la souveraineté hydrique de l’Afrique ne pourra être assurée qu’à travers une approche intégrée, fondée sur la coopération, le renforcement des connaissances et la solidarité entre les pays. Il a démontré que l’eau ne se limite pas aux volumes visibles : elle circule sous forme d’eau virtuelle, entre pays et marchés, avec des impacts sur la sécurité alimentaire, la justice sociale et la résilience climatique.
La session introductive a été ouverte par M. Abou Amani, Directeur de la Division des Sciences de l’Eau à l’UNESCO, qui a posé les bases conceptuelles de l’eau globale. Il a rappelé que le Programme Hydrologique International (PHI) de l’UNESCO a soutenu les États africains dans cette dynamique, en renforçant leurs capacités, en produisant et diffusant des connaissances, et en développant des outils de planification et de gestion intégrée des ressources en eau, fondés sur des données fiables.
Mme Alice Aureli, Vice-présidente de l’Association Internationale des Ressources en Eau, a apporté une perspective scientifique sur les enjeux globaux et transfrontaliers, en mettant en avant le rôle de l’hydro-diplomatie dans la stabilité régionale. Dans cette dynamique, l’UNESCO et l’OSS collaborent déjà sur un projet pilote, NB-ITTAS, témoignant de l'engagement croissant du continent sur ces questions.
Le panel ministériel, placé sous la modération éclairée de M. Abdelkader Dodo, Expert Eau et conseiller auprès de l’OSS, a constitué l’un des temps forts de la rencontre. Il a offert une tribune précieuse à des personnalités de haut niveau pour exposer, avec lucidité et engagement, les réalités et défis hydriques propres à leurs contextes nationaux. Leurs interventions ont souligné l’intensité des tensions liées à la raréfaction de l’eau, à la dégradation de la qualité des ressources et aux effets aggravants du changement climatique, tout en mettant en avant les initiatives engagées pour consolider les cadres de coopération régionale. Mme Jeanne Adanbioko Akakpo, Directrice de cabinet du Ministre du Cadre de vie du Bénin, S.E. M. David Akoi, Vice-ministre chargé de la Planification du Libéria, M. Seydou Sana, en charge des ressources en eau au Burkina Faso, ainsi que S.E. M. Tarek Ben Salem, Secrétaire général de l’Union du Maghreb Arabe ont pris part à ce panel.
Dans la continuité de ces échanges de haut niveau, une session consacrée aux politiques nationales et aux innovations institutionnelles a été conduite par Mme Fatou Mar, Directrice du Département Terre et Biodiversité de l’OSS. Les contributions des représentants de Djibouti, de la Mauritanie et de l’Ouganda, ont illustré la diversité des réponses apportées aux défis communs, en matière de structuration des institutions de l’eau, d’intégration de l’empreinte eau et de l’eau virtuelle dans les politiques publiques, ainsi que de développement de dispositifs juridiques innovants.
Une session technique de grande portée a ensuite été consacrée à la valorisation d’initiatives pilotes de gestion conjointe des ressources hydriques. Modérée par M. Mohamedou Baba Sy, Directeur du Département Eau à l’OSS, elle a permis de présenter deux projets : NB-ITTAS, dédié à la gouvernance des eaux souterraines partagées en Afrique de l’Ouest, et DIKTAS, portant sur la gestion durable de l’aquifère karstique du dinarique. Mme Apolline Bambara, cheffe de division Planification des Ressources en Eau à l’OSS, est intervenue pour exposer les avancées majeures du projet NB-ITTAS, tout en ouvrant des perspectives stratégiques sur sa seconde phase, centrée sur l’opérationnalisation du mécanisme de concertation transfrontalier et la consolidation des acquis à travers une mise à l’échelle des solutions pilotes. M. Boban Jolovic, représentant de l’UNESCO à Sarajevo, et coordinateur du projet DIKTAS a partagé les résultats du projet. M. Yassine Mellouli, représentant la GIZ, a partagé les leçons tirées dans le cadre de la mise en œuvre de l’initiative « Appui à la gouvernance du secteur de l’eau en Tunisie (GIZ/ REGLEAU) ».
La session consacrée à l’innovation et opportunités de financement, a été animée par Mme Khaoula Jaoui, Directrice du Département Climat à l’OSS. Elle a rassemblé un panel diversifié de partenaires techniques et financiers, venus partager leurs visions et outils pour renforcer la gouvernance hydrique à travers l’intégration du climat, la structuration de partenariats public-privé et la mobilisation des ressources. Parmi eux figuraient Mme Osman-Elasha Balgis (BAD), Mme Kaisa Uusimaa (PNUE), M. Daher Elmi Houssein (IGAD), M. Abakar Mahamat Zougoulou (APGMV), M. Hubert Njdafa Ouaga (Institut du Sahel/CILSS), M. Elyes Hamza (SPA/RAC) et M. Emmanuel Seck (ENDA Énergie).
En conclusion des travaux, M. Issoufou Maigary, Directeur général des ressources en eau du Niger, a livré une synthèse stratégique, appelant à faire de la gouvernance de l’eau un pilier central des politiques publiques africaines. Il a réaffirmé que seule une gestion fondée sur la coopération, la connaissance partagée et la solidarité régionale permettra de garantir la paix, la résilience climatique et le développement durable du continent.
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