L’Initiative Régionale pour l’Eau et l’Environnement dans le bassin transfrontalier du fleuve Mono (IREE-Mono) a été officiellement lancée à Grand-Popo, en République du Bénin, jeudi 30 janvier 2025. Ce projet vise à restaurer les écosystèmes, améliorer les conditions de vie des populations riveraines et promouvoir une gestion durable et concertée des ressources naturelles du bassin, tout en renforçant la coopération transfrontalière entre le Bénin et le Togo.
Le projet a été lancé en présence des autorités du Bénin et du Togo, des partenaires techniques et financiers, ainsi que des représentants de la société civile et des communautés locales. L’ensemble des interventions a souligné l’importance stratégique de cette initiative pour la gestion durable du bassin du Mono et le renforcement de la coopération entre les deux pays.
Le Préfet du Mono a ouvert la cérémonie en exprimant sa gratitude envers les autorités béninoises et togolaises ainsi que les partenaires pour leur engagement au profit des communautés du bassin. Dans le même esprit, le Directeur Exécutif de l’Autorité du Bassin du Mono (ABM) a insisté sur le rôle du projet en tant que levier pour un développement durable et écologique, soulignant la nécessité d’une gestion concertée des ressources naturelles.
Appuyant cette vision, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a réaffirmé son engagement à accompagner les parties prenantes en mettant à disposition son expertise technique et en promouvant une approche inclusive et participative. Cet aspect collaboratif a également été mis en avant par le représentant de la Ministre de l’Eau et de l’Assainissement du Togo, qui a rappelé l’engagement du gouvernement togolais à renforcer la gestion intégrée des ressources en eau et à promouvoir des solutions durables face aux défis environnementaux du bassin. Il a insisté sur la nécessité d’une coopération étroite entre les deux pays pour assurer une gestion équitable et efficace des ressources partagées.
Dans cette dynamique, le Secrétaire Général, du Ministère de l’Eau et des Mines du Bénin, prononçant le discours officiel de lancement, a mis en lumière l’importance du projet pour renforcer la coopération bilatérale et garantir une gestion durable des ressources en eau et des écosystèmes associés. Il a également insisté sur la protection de la biodiversité exceptionnelle du bassin et l’adoption d’une approche participative (bottom-up) pour assurer la réussite du projet, avant de déclarer officiellement son lancement
Ce projet, financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), est mis en œuvre par l’UICN et co-exécuté par l’Autorité du Bassin du Mono (ABM), l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) et le Partenariat Mondial de l’Eau en Afrique de l’Ouest (GWP-AO). Doté d’un budget de cinq millions de dollars US, il s’étend sur une durée de quatre ans.
Il s’articule autour de trois grandes composantes. La première porte sur l’évaluation et la planification des ressources en eau ainsi que sur le développement écologique et économique du bassin. Elle prévoit notamment la réalisation d’une Analyse Diagnostique Transfrontalière (ADT), l’élaboration d’un Plan d’Action Stratégique (PAS) et la mise en place d’un plan d’investissement afin de guider les actions futures.
La deuxième composante est axée sur le renforcement des capacités institutionnelles et techniques. Elle vise à consolider les structures de l’Autorité du Bassin du Mono et à impliquer davantage les parties prenantes locales, en particulier les Comités Locaux de l’Eau, afin d’assurer une gestion plus efficace et inclusive des ressources hydriques du bassin.
La troisième composante concerne la gestion des connaissances, le suivi-évaluation et la communication. Elle met l’accent sur la création de mécanismes de partage d’informations et de sensibilisation, dans le but d’améliorer la coopération entre les acteurs et de faciliter la prise de décision en matière de gestion des ressources en eau.
Par ailleurs, la mise en œuvre d’initiatives pilotes en faveur de la protection des écosystèmes, du développement économique et de l’adaptation au changement climatique constitue une priorité du projet. Ces actions permettront d’obtenir des résultats concrets et durables au profit des communautés locales. Les agences d’exécution s’engagent également à renforcer les capacités des institutions locales et les mécanismes de gouvernance transfrontalière, afin d’assurer une gestion intégrée et concertée des ressources du bassin.
L’atelier de lancement a été précédé par la première réunion du Comité Régional de Pilotage du projet IREE-Mono, qui s’est tenue les 27 et 28 janvier 2025. Lors de cette rencontre, les membres du comité ont examiné et adopté les termes de référence définissant leur rôle, leur composition et leur fonctionnement. Ils ont également validé le Plan de Travail Annuel et le Budget (PTAB) de la première année du projet, marquant ainsi une étape décisive pour le démarrage effectif des activités.