Un atelier national d’échange et de validation s’est déroulé à Tunis, à l’initiative du Ministère de l’Environnement et dans le cadre du projet Copernicea, autour des indicateurs de Comptabilité Ecosystémique du Capital Naturel ainsi que la valorisation des données biophysiques pour le suivi et le rapportage.
Traitant substantiellement de la question de quantification et de qualification des écosystèmes, Copernicea, qui est un projet financé par l’AFD et mis en œuvre par l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) dans 6 pays, dont la Tunisie, porte l’ambition d’assurer le suivi spatio-temporel de l’état des services écosystémiques et de rendre compte de leur évolution. Il a été convenu que la mise en place de la Comptabilité Ecosystémique du Capital Naturel (CECN), entreprise par ce projet, nécessite la discussion des moyens techniques et humains à mobiliser pour mieux investir dans et pour les écosystèmes.
C’est dans ce cadre et dans l’objectif de restituer et valider l’étude nationale sur l’état des lieux de la collecte des données nécessaires à l’élaboration des comptes écosystémiques en Tunisie, que le débat a été lancé par le Ministère de l’Environnement représenté par Monsieur Hedi CHEBILI, Directeur Général de l’Environnement et de la Qualité de vie avec l’appui de l’Observatoire du Sahara et du Sahel notamment par Monsieur Nabil HAMADA, Coordinateur du Département Développement Stratégique.
Lors de la session d’ouverture, M. Hedi CHEBILI et M. Nabil HAMADA, ont évoqué les bénéfices de la conservation de la biodiversité. Ils ont insisté sur la dimension économique des services écosystémiques ainsi que leur importance dans l’amélioration de la prise de décision.
Le bilan régional des activités du projet Copernicea a, par la suite, été présenté par Mme Abir BEN ROMDHANE (OSS), qui a inauguré la première session sur l’importance des indicateurs et des données de la Comptabilité Ecosystémique du Capital Naturel. Mme Samia KCHOK, du Ministère de l’Environnement de la Tunisie s’est, par ailleurs, focalisée sur l’évolution du projet sur le plan national.
Les données nécessaires à l’élaboration de la CECN, ont été, par la suite, exposées par M. Thierry TAPSOBA (OSS), qui a énuméré les données biophysiques et socio-économiques et mis l’accent sur les facteurs de réussite comme, entre autres, l’approche participative, la volonté et l’engagement.
Durant la deuxième session, M. Kamel TOUNSI, consultant national, a fait la synthèse des principaux résultats. Dans son allocution, sous le thème de la restitution et de la validation de l’étude nationale sur les données biophysiques et socio-économiques pour la comptabilité écosystémique en Tunisie, les objectifs et attentes ont été mis en exergue. Nous en citons, principalement, la mise à disposition d’un schéma organisationnel fourni en précisions informationnelles, en stratégies de mobilisation et en recommandations.
Le débat qui s’en est suivi a décortiqué la provenance, la collecte et la mise à jour des données exploitables par la CECN. M. Nabil HAMADA a insisté, dans ce sens, sur la nécessité de renforcer les capacités des pays à s’approprier cette approche et à ancrer un processus accessible, actualisé et durable.
Les travaux de l’après-midi, ont commencé par l’intervention de M. Hakim ISSAOUI, Point Focal National de Désertification, qui a présenté l’état et la perspective du rapportage auprès de la Convention CNULCD et qui a évoqué les objectifs stratégiques et les outils de statistique dans une optique de renforcement des capacités.
Toujours sous le thème de l’utilisation des indicateurs CECN pour l’amélioration des systèmes
de rapportage des conventions, M. Youssouf AMADOU (OSS) a enchaîné avec les expériences de collaboration entre l’OSS et les pays. Cette collaboration a comme perspectives d’identifier des besoins réels, de mettre en place un plan de travail détaillé, à renforcer la capacité du vis-à-vis auprès des pays et à consolider la synergie entre la CECN et le système de rapportage.
La dernière session de l’atelier a orienté le débat vers l’importance des outils géo-spatiaux pour l’amélioration de rapportage et d’aide à la décision. A travers une visioconférence, M. Edward BOAMAH, expert auprès de Digital Earth Africa (DEA), a partagé l’expérience de l’utilisation de la plateforme DEA qui est un fournisseur de données, pour toute l’Afrique, sur l’occupation des terres, l’eau, les images satellites et même la pollution. Il a insisté sur le libre accès de ces données et a cité la collaboration avec l’OSS, portant essentiellement sur la dégradation des terres.
L’atelier s’est terminé sur une note de recommandations prononcée par Mme Samia KCHOK. L’essentiel de cette note se résume par la conduction du soutien des membres du Copil et des institutions nationales participant à l’atelier au projet Copernicea. Il a, aussi, été recommandé d’assurer la pérennité de la CECN au niveau national et d’œuvrer pour une meilleure production et accessibilité des données.