Le complexe W-Arly-Pendjari (WAP) présente un intérêt particulier pour l'écorégion ouest-africaine en raison de son importance écologique et de son habitat propice à la diversité de la faune et de la flore. Malgré les menaces liées aux impacts du changement climatique et à la pression croissante des populations riveraines sur les ressources naturelles, le complexe WAP reste l'un des principaux écosystèmes soudanais bien conservés.
Des initiatives nationales et des projets / programmes régionaux ont été mis en œuvre pour fournir aux gestionnaires du complexe WAP des outils communs (Schéma Directeur d’Aménagement (SDA)) et des outils spécifiques de gestion des zones protégées (Plans d’Aménagement et de Gestion (PAG)) ainsi que les Plans de Développement Communaux (PDC). Cependant, malgré l’ampleur des risques liés aux extrêmes climatiques pour les écosystèmes et les populations riveraines du Complexe, la dimension changement climatique n’est pas suffisamment prise en compte dans ces outils.
Pour y remédier, le projet « Intégration des mesures d'adaptation au changement climatique dans la gestion concertée du complexe transfrontalier WAP – AdaptWAP » appuie les pays à intégrer les questions liées au changement climatique dans la gestion de cette importante réserve de biosphère transfrontalière de la savane ouest africaine partagée par le Bénin, le Burkina Faso et le Niger.
Dans cette perspective, un important programme de renforcement des capacités des cadres techniques de onze communes de la région de l’Est du Burkina Faso, visant à intégrer le changement climatique dans les Plans de Développement Communaux (PDC) a récemment pris place. L’objectif est de fournir aux participants les compétences nécessaires pour élaborer des annexes techniques et des guides d'intégration du changement climatique dans les PDC.
Deux sessions de formation se sont tenues du 22 au 23 et du 24 au 25 janvier 2024. La première a accueilli les délégués de sept communes (Fada, Matiacoali, Pama, Logobou, Diapaga, Botou et Tansarga), tandis que la seconde a concerné quatre autres communes (Partiaga, Tambaga, Namounou et Kompienga ). Au total, 48 acteurs, dont 12 femmes, ont bénéficié de ces sessions.
La formation, animée par des consultants spécialisés dans le domaine, s’est focalisée sur l'utilisation d'outils de diagnostic et de planification prenant en compte le changement climatique. En plus, l’opportunité a été saisie pour examiner les PDC de chaque commune et proposer des actions pertinentes d'adaptation au changement climatique à y intégrer.
A l’issue de ces sessions, les bénéficiaires ont exprimé leur satisfaction quant à l'innovation des outils d’intégration du changement climatique dans les PDC et les connaissances acquises. Elles seront utilisées pour le suivi continu et la mise à jour des plans en impliquant les parties prenantes concernées au niveau local.