Journée mondiale de l’eau | Accélérer le changement, 22 mars 2023
Mme Apolline BAMBARA,
Doctorat en sciences de l’Ingénieur et Technologies
Observatoire du Sahara et du Sahel
La célébration de la Journée mondiale de l'eau a lieu le 22 mars de chaque année depuis 1993. Elle met l’accent sur l'importance des ressources en eau douce, sensibilise les décideurs sur la situation de l’accès à l’eau potable des populations, en particulier les plus vulnérables d’entre elles. Cette journée vise surtout à soutenir la réalisation de l'objectif de développement durable 6 (ODD 6): eau propre et assainissement, pour tous d'ici à 2030.
Cette journée placée sous le thème : « Accélérer le changement pour résoudre la crise de l’eau et de l’assainissement » coïncide, cette année, avec la Conférence des Nations Unies sur l’eau 2023 qui se tiendra à New York du 22 au 24 mars. Elle réunira tous les acteurs du secteur et visera à nouer de nouveaux partenariats et prendre des engagements qui devraient déboucher sur des actions plus concrètes et plus urgentes pour atteindre l’ODD 6.
Une personne sur quatre, soit deux (02) milliards de personnes sur Terre, n’a pas accès à l’eau potable . Même s’il existe quelques disparités entre les sous-régions et les pays, le constat demeure toujours alarmant en Afrique où la disponibilité en eau moyenne est seulement d’environ 210 m3/habitant/an, alors qu’elle est 512 m3/habitant/an au niveau mondial. Ceci s’explique, en partie, par la faiblesse du potentiel de mise en valeur des ressources en eau. L’ampleur de la situation du stress hydrique est très marquée et très inquiétante pour le futur car, selon le rapport de l’Organisation Météorologique Mondiale « État du climat en Afrique 2021 » , 4 pays africains sur 5 ne disposeront pas de ressources en eau gérées de manière durable d’ici à 2030 si rien n’est entrepris.
De plus, le continent est en proie au changement climatique qui exacerbe la situation de stress hydrique déjà perceptible dans plusieurs pays, et la majorité des pays africains n’ont pas suffisamment de capacités pour mettre en œuvre une gestion intégrée et durable des ressources en eau. Très souvent, les ressources en eau partagées dont le continent dispose ne sont également pas gérées de façon concertée entre les pays. Il est donc plus qu’urgent de prendre des mesures à tous les niveaux des sphères sociale, politique et institutionnel pour sortir du stress hydrique et assurer une sécurité hydrique à toutes les communautés.
A cet égard, l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) avec l’appui de ses pays membres et autres partenaires, œuvre activement depuis trois décennies, pour la gestion durable des ressources naturelles notamment les ressources en eau. Les diverses actions de l’OSS concourent un tant soit peu, dans sa zone d’action, à l’amélioration de la disponibilité en eau, à l’approvisionnement en eau des populations, à la gestion et à la protection durable des ressources en eau pour la paix et à la sécurité alimentaire. Il a insufflé un changement dans la gestion des ressources en eau et particulièrement les eaux souterraines transfrontalières partagées, à l’image de celles des Systèmes Aquifères du Sahara Septentrional (SASS), de l’Iullemeden et Taoudéni/Tanezrouft (ITTAS) à travers la mise en place de cadres de concertation gérés par les pays, le renforcement des capacités en matière des bonnes pratiques, l’amélioration et le partage des connaissances sur la Gestion Intégrée des Ressources en Eau ainsi que leurs Systèmes d’Information.
L’OSS a également accompagné les pays dans l’amélioration de la disponibilité des ressources en eau dans le contexte du changement climatique par des propositions concrètes pour la valorisation des ressources alternatives telles que les eaux non conventionnelles (eaux usées traitées, dessalement d’eau de mer, etc.).
A ce stade critique, l’OSS, à travers sa stratégie 2021-2030, s’engage à accélérer ses actions dans sa zone d’intervention à travers la mobilisation des fonds au profit des pays pour le renforcement de l’accès à l’eau, le partage des connaissances, la diffusion des bonnes pratiques et la préservation des ressources naturelles.