Le Panel 4 sur « La société civile, à la fois acteur et bénéficiaire au cœur des solutions contre la dégradation des terres en Afrique » a mis l’accent sur la nécessité de renforcer les capacités multiformes de la Société civile résolument engagée à inverser la dégradation des terres et la mobilisation des ressources adaptées à la circonstance.
Ce panel a été présidé par M. Patrice Burger, Directeur de l’association CARI et modéré par Mme Caroline Rozières, Direction régionale Afrique du Nord, AFD.
Pr. Khemaies Zayani, Directeur Général de l'Agence de la Vulgarisation et de la Formation Agricoles, Professeur universitaire - Expert en Génie Rural, Eaux et Forêts (Tunisie), à travers des données sur différents modes de dégradation des sols en Tunisie et des impacts économiques et sociaux associés, a mis en avant l'importance de la lutte contre la dégradation des terres dans le cadre des Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment l'ODD 15. Il a mis également l’accent sur le rôle de la société civile dans la conscientisation, le lobbying et la mise en œuvre de projets de développement durable.
M. Youba Sokona, Ancien Secrétaire Exécutif de l’OSS, Vice-Président du GIEC, a précisé que la société civile n’est pas une ONG et qu’il est essentiel de mobiliser les capacités avant de les renforcer. La société civile joue un rôle déterminant dans la mise en œuvre des projets de développement, la collecte et la diffusion de l’information sur les terres dégradées et la mobilisation des populations marginalisées.
M. Adamou Tidjani, Professeur universitaire, Faculté d'Agronomie de l'Université Abdou Moumouni (Niger), a mis en avant les pratiques traditionnelles de gestion durable des terres au Sahel, comme la fumure organique, le paillage, le zaï et la régénération naturelle assistée, indispensables pour améliorer la fertilité du sol et la résilience des écosystèmes. Il a recommandé de renforcer les capacités locales et de promouvoir les savoirs traditionnels.
M. Jesper Wohlert, Directeur des partenariats européens, Humana People to People, a mis l’accent sur le rôle de médiateur que jouent les OSC, très proches des communautés locales, dans le soutien aux gouvernements pour la mise en œuvre des politiques environnementales au niveau communautaire. Le modèle des clubs d'agriculteurs de Humana People to People renforce les capacités en agriculture résiliente au climat et promeut la gestion communautaire des ressources naturelles.
M. Manfred Matz, Coordinateur de programmes à la GIZ Tunisie, Expert en eau, s’est appesanti sur le rôle fondamental des ressources en eau pour la restauration et la réhabilitation des terres, notamment dans les régions arides d’Afrique. Il a insisté sur le coût élevé de l'inaction face à la dégradation des terres qui requiert la mise en œuvre de mesures urgentes adéquates.
M. Christophe Schoune, Coordinateur de Climate Voices, Belgique, a souligné l'importance de créer de nouveaux récits pour mobiliser les communautés autour des questions environnementales. Des initiatives comme des ciné-débats au Sénégal et les projets de Climate Voices en Belgique, utilisent des médias interactifs pour sensibiliser et engager les communautés.
M. Robert Bimba, Directeur Exécutif de Community of Hope Agriculture Project CHAP du Libéria, a mis l'accent sur l'importance du rôle central que doivent jouer les OSC dans la lutte contre la dégradation des terres en Afrique, en sensibilisant, en mobilisant des ressources et en influençant les politiques. Il a appelé à la mise en œuvre de pratiques de gestion durable des terres, et a insisté sur la nécessité de disposer de données précises pour soutenir le plaidoyer et l’engagement des parties prenantes.