COP30 - Belém, November 15 2025
Face à l’intensification des crises climatiques, l’adaptation est, plus que jamais, une nécessité. Des solutions novatrices s’imposent en vue renforcer la résilience des communautés. C'est dans ce contexte qu'un side event, organisé au cours de la COP30, a mis en avant deux approches révolutionnaires pour financer l’adaptation : le Mécanisme des Bénéfices d’Adaptation (ABM) et l’Adaptation Dirigée Localement (LLA), qui ouvrent ensemble de nouvelles perspectives pour transformer les réponses aux effets du changement climatique.
Madame Khaoula Jaoui, Directrice du département Climat à l'OSS, a ouvert l’événement en mettant en lumière l’importance de mobiliser des financements durables pour l’adaptation. Dans un contexte où les besoins financiers sont colossaux, elle a présenté l’ABM et la LLA comme des leviers essentiels pour surmonter ce défi.
Le Mécanisme des Bénéfices d’Adaptation (ABM) révolutionne le financement de l’adaptation en valorisant les résultats mesurables et en les transformant en actifs certifiés. Selon Monsieur Luc GNACADJA, ancien Secrétaire Exécutif de la CNULD et co-président du Comité Exécutif de l’ABM, cette approche permet de canaliser des financements vers des projets d’adaptation qui, bien qu’ils ne génèrent pas de profits financiers immédiats, ont un impact durable sur la résilience des communautés. Il a aussi insisté sur l’importance de repenser la manière dont le secteur privé perçoit l’adaptation, non pas comme une dépense, mais comme un investissement rentable, bénéfique pour les communautés et pour la planète.
La résilience agricole comme moteur de productivité et d’adaptation a été au cœur de l’intervention de Pr. Erika Styger de l’Université Cornell. Elle a démontré que les systèmes agricoles résilients ne se contentent pas d’atténuer les effets du changement climatique, mais augmentent également la productivité des cultures. Elle a partagé des résultats concrets issus du projet RICOWAS, financé par le Fonds d’Adaptation et mis en œuvre par l'OSS dans 13 pays d'Afrique de l’Ouest. Selon elle, l’adaptation au changement climatique doit aussi se traduire par des solutions pratiques qui augmentent la rentabilité des cultures. Elle a également la problématique liés à la durabilité des initiatives face à des financements limités dans le temps. L'ABM intervient ici pour permettre à ces initiatives de perdurer, en garantissant des financements certifiés pour prolonger leur impact. Elle a, par ailleurs, insisté sur l’importance de la recherche scientifique pour valider les protocoles de certification, garantissant des résultats mesurables, robustes et vérifiables, renforçant ainsi l’efficacité de l’ABM.
L'adaptation dirigée localement a été abordée par M. Thierno Ndour, Directeur de l’Environnement et du Développement Durable à travers des exemples concrets de la région de l’OMVS. Il a démontré que l’implication des communautés locales dans la prise de décision, propre à l’approche LLA, est un moyen efficace de réduire la vulnérabilité face aux chocs climatiques. Il a montré que les pratiques locales adaptées aux réalités spécifiques des communautés peuvent produire des résultats durables.
En conclusion, l'événement a révélé un point fondamental : pour réussir l’adaptation au changement climatique, il est impératif de repenser les mécanismes financiers. L'ABM et la LLA offrent des solutions concrètes en alliant gouvernance locale et incitations financières, transformant les résultats d’adaptation en ressources mobilisables. Ces approches permettent de dépasser les limites du financement traditionnel et ouvrent la voie à de nouvelles solutions pour renforcer la résilience des communautés face aux crises climatiques mondiales. C’est dans cette synergie transformative que pourrait résider l’avenir de l’adaptation.