Se mobiliser pour une gestion harmonisée des aires protégées du complexe WAP et préserver l’intérêt des générations futures

Considéré comme l’une des plus importantes compositions d’écosystèmes terrestres transfrontaliers d’Afrique, le complexe W-Arly-Pendjari (WAP) bénéficie d’une diversité biologique considérable qui contribue au développement économique et social de la sous-région ouest-africaine. Ses ressources naturelles intrinsèques constituent un atout majeur pour les populations locales dont les moyens de subsistance reposent principalement sur l'agriculture, l'élevage, la pêche, la chasse, les ressources forestières (produits forestiers ligneux et non ligneux) et le tourisme.  

Compte tenu des enjeux liés à cet espace transfrontalier, les trois Etats (Bénin, Burkina Faso et Niger), l’ont très tôt considéré comme étant une entité unique, à gérer dans le cadre d’une vision régionale. Ils ont ainsi œuvré à mettre en place des bases solides de collaboration, matérialisées par la signature d’un Accord tripartite de gestion harmonisée des aires protégées du Complexe, affirmant ainsi leur responsabilité à protéger leur environnement dans la perspective de préserver l’intérêt des générations futures. Les rencontres ministérielles, auxquelles s’ajoute l’appui des partenaires techniques et financiers contribuent à la gestion durable des ressources naturelles du complexe WAP de manière générale.

C’est dans ce cadre que l’OSS, en collaboration avec ces trois pays, a mis en place le projet AdaptWAP (2020-2024) : «Intégration des mesures d’adaptation au changement climatique dans la gestion concertée du complexe transfrontalier WAP», qui se distingue par la durabilité des mesures concrètes d’adaptation qu’il prévoit de prendre au profit des populations riveraines, avec notamment l’établissement d’un Système inédit d’Alerte Précoce Multirisques (SAP-MR) : inondations, feux de brousse et sécheresse. 

Et c’est tout naturellement que le projet, en collaboration avec les Administrations de Tutelle des Etats parties du WAP (Bénin, Burkina Faso et du Niger), ainsi que les partenaires technique et financier du complexe, a souhaité associer la plus haute instance politique du Complexe, à savoir le Conseil des Ministres des Etats parties, à son Comité de Pilotage élargi, prévu à Niamey, du 12 au 13 avril 2022.

La première journée, dédiée à l’examen de l’avancement du projet et à la validation des plans de travail de la 3e année, sera aussi l’occasion d’adopter les nouvelles propositions d’activités qui prennent en compte l’évolution de la situation sécuritaire dans la zone du complexe. 

Lors de la deuxième journée, le Conseil des Ministres du WAP validera la mise en place du Secrétariat Exécutif du complexe WAP et facilitera la création des unités nationales de gestion du Système d’Alerte Précoce Multirisques (SAP-MR) qui constitue l’un des principaux acquis du projet. 

En marge de cet important événement, et dans le cadre de la mise en place du Système d’Alerte Précoce Multirisques (SAP-MR) prévu par AdaptWAP, un voyage d’échange sera également organisé à Natitingou - Parc National de la Pendjari (Bénin), qui permettra de renforcer les échanges et le partage d’expériences inter-acteurs et de capitaliser les bonnes pratiques en matière d’adaptation au changement climatique. A cette occasion, l’Unité Régionale de Gestion du projet (UGPr) collectera les informations relatives au SAP-MR auprès des acteurs présents. 

AdaptWAP - projet à dimension économique et environnementale - vise à renforcer la résilience des écosystèmes et à améliorer les conditions de vie des populations du complexe WAP face au changement climatique à travers l’établissement d’un Système d’Alerte Précoce Multirisques (sécheresse, inondations et feux de brousse), il cible également la mise en œuvre de mesures concrètes d’adaptation pour gérer ces urgences. 

Le projet est financé par le Fonds d’Adaptation et mis en œuvre par l’Observatoire du Sahara et du Sahel, en tant qu’Entité Régionale de Mise en Œuvre (ERMO) du Fonds d’Adaptation. Ses activités sont coordonnées par une Unité Régionale d’Exécution hébergée au sein de l’OSS et des Unités Nationales d’Exécution du projet au niveau des trois pays.

Pour rappel, l’exécution des activités par l’ensemble des partenaires a permis d’élaborer, au niveau régional, des produits de gestion et de planification à l’instar du Plan d’Adaptation au Changement Climatique du complexe (PACC) et du guide d’intégration des mesures d’adaptation dans les outils de planification et de gestion du complexe :

  • Le mécanisme financier de fonds renouvelables pour la diversification des AGR au profit des populations vulnérables ;
  • Les modules de formation pour la gestion durable des ressources naturelles, l’adaptation au CC, et la gestion des catastrophes. 

Au niveau national, les efforts des partenaires ont permis i) d’établir la situation sur certaines  infrastructures telles que les corridors de transhumance, les points d’eau et les aires de pâturage dans la périphérie du parc régional du W ; ii) de conduire des missions de sensibilisation des populations sur le projet, les enjeux et les défis liés au changement climatique, mais également ; iii) de lancer des actions de formation sur les bonnes pratiques de gestion durable des ressources naturelles du complexe.