Construire un avenir partagé pour toute vie

OSS célèbre la journée internationale de la biodiversité, le 22 mai 2022 sous le slogan choisi cette année par les Nations Unies, « Construire un avenir partagé pour toute forme de vie »

Mme Kaouther Hamrouni

Mme Kaouther Hamrouni

Experte en Biodiversité
Département Terre
Observatoire du Sahara et du Sahel

L’Observatoire du Sahara et du Sahel - OSS célèbre la journée internationale de la biodiversité, le 22 mai 2022 sous le slogan choisi cette année par les Nations Unies, « Construire un avenir partagé pour toute forme de vie ». 

La biodiversité représente le tissu vivant de la planète et constitue un enjeu d’importance majeure en raison des divers rôles et services qu’elle offre : les ressources génétiques diversifiées, les services écologiques et la capacité d’autorégulation des écosystèmes. Elle occupe une place de choix et joue un rôle crucial dans la sécurité alimentaire, dans la réduction de la pauvreté et dans les efforts visant à atteindre les 17  Objectifs de l’agenda 2030 des Nations unies à travers le triptyque : l’environnement, la société et l’économie ; les trois piliers du Développement Durable.

De nos jours et en conséquence de l’intensification des pressions et des menaces qui s’y exercent, la biodiversité ne cesse de se dégrader à un rythme effréné. Les principaux facteurs de cette dégradation sont principalement d’origine anthropique (mauvaise gestion des écosystèmes, urbanisation, extension de l’agriculture, pollution, usage d’intrants chimiques, prolifération des espèces envahissantes…), exacerbés par le changement climatique, notamment le réchauffement global qui menace d’extinction certaines espèces vulnérables. 

Selon les derniers rapports sur la biodiversité, la plupart des 20 Objectifs du plan stratégique d'Aichi (2011-2020) n'ont malheureusement pas été atteints.  

Sous la dénomination "cadre mondial pour la biodiversité post-2020" (Global Biodiversity Framework GBF), les nouveaux objectifs devraient être approuvés lors de la deuxième partie de la Conférence des Parties (COP15) de la Convention de la Biodiversité à Kunming, en Chine.

Le continent Africain est abondamment riche en diversité biologique. Il renferme environ un quart des ressources biologiques de la planète et abrite 8 des 34 foyers de biodiversité mondiale. Il est également riche de 119 écorégions terrestres et de 93 écorégions d’eau douce ou de zones humides. Les forêts d'Afrique de l'Ouest ont été reconnues comme l'un des principaux hot spots de la biodiversité à l'échelle mondiale.

Toutefois, la dégradation progressive de cette diversité spécifique, génétique et écosystémique entraine des répercussions négatives sur l’environnement et sur le développement socio-économique en Afrique. Ce phénomène est bien mis en exergue à travers le recueil élaboré à l’Observatoire du Sahara et du Sahel, portant sur le diagnostic et l’analyse de l’état des écosystèmes africains et dont la parution est imminente.

L’OSS, de par son mandat, appuie ses pays membres à renforcer les outils de gestion et de conservation de la biodiversité en Afrique, dans le but d’atteindre les objectifs du cadre mondial pour la biodiversité post-2020 et de Développement Durable. A ce titre, l’OSS conçoit et met en œuvre, en collaboration avec ses partenaires nationaux, un certain nombre de projets de protection des écosystèmes et d’adaptation au changement climatique. 

Le projet ADAPTWAP relatif à l’intégration des mesures d’adaptation dans la zone de couverture du Complexe WAP (W-Arly Pendjari), site naturel classé au patrimoine mondial de l’UNESCO et partagé entre le Bénin, le Burkina Faso et le Niger, en est un exemple révélateur. Il a également pour ambition d’améliorer les conditions de vie des populations locales et de renforcer la résilience des écosystèmes. 

Le projet COPERNICEA, mené en partenariat avec six pays africains (Burkina Faso, Guinée-Conakry, Maroc, Niger, Sénégal et Tunisie), accorde une grande importance à la biodiversité en comptabilisant la valeur des services écosystémiques grâce à la méthode de la Comptabilité Ecosystémique du Capital Naturel - CECN. Il vise en outre l’établissement d’un réseau national et régional de partage et d’échange de données du capital naturel. 

Ces projets s’intègrent dans la stratégie 2030 de l’OSS qui s’articule autour de quatre axes fondamentaux : eau, terre, climat et biodiversité et qui vise à accompagner les pays dans la valorisation et la restauration de leur patrimoine naturel et à favoriser un développement économique durable et climato- résilient. 

L’OSS réitère son engagement à œuvre pour le renforcement de la coopération régionale et internationale en lançant un appel de solidarité pour la conservation de la biodiversité et la construction d’un avenir meilleur partagé pour toute vie en Afrique et ailleurs. 

Agir ensemble pour la biodiversité, c’est agir pour la planète et pour l’humanité !